dimanche 16 août 2015

De Tournon à Bourlens, un très vieux chemin...



     La petite route qui relie Tournon d'Agenais à Bourlens serpente dans le vallon du Perissan, affluent du Boudouyssou qui fait limite entre les deux communes ; mais sur la rive opposée, on peut suivre au sommet du coteau boisé les restes d'un chemin beaucoup plus ancien... 
    
 
  
         
     Les blocs de pierre qui lui servent de soutènement témoignent de son ancienneté : c'est une partie du chemin médiéval qui reliait autrefois les bastides de Tournon et Monflanquin.



Sur la carte de Belleyme ( fin XVIIIème siècle ),
la route de Tournon à Bourlens n'existait pas encore...

 
     En contrebas du vieux chemin un enclos entouré d'un haut mur intrigue le promeneur : il s'agit d'un cimetière protestant , comme l'indique la croix huguenote inscrite sur l'unique et monumental tombeau subsistant.
 



             On comprend la présence d'un tel cimetière dans le coteau, lorsqu'on sait qu'à quelques centaines de mètres, sur le plateau, le manoir du Comté tout proche a eu pour propriétaires, au XVIIIème siècle, les familles protestantes Marboutin puis de Montalembert.
             Bâti au début du XVIème siècle , l'ancien manoir a encore fière allure, ayant été bien restauré à la fin du siècle dernier.




                                                
        En contrebas du cimetière, quelques ruines envahies  de buis et de ronces sont les vestiges de l'ancien domaine de Dijon, nommé aussi Las Vignes sur les vieux cadastres : on y remarque en particulier les restes d'une tour bâtie en suplomb au dessus du vallon du Perissan, qui prend ici des allures de petit canyon.

Hameau en ruine de Las Vignes ( ou Dijon )

 

Promenade de Tournon à Bourlens
 
Circuit d'environ 5 km, non balisé.
Départ du cimetière de Tournon ( parking ) ; emprunter à l'aller l'ancien chemin ( qui est heureusement resté chemin rural public ) et au retour la petite route. Respecter les panneaux "propriété privée ", en particulier autour du domaine de Comté.
 
Cliquez pour agrandir la carte 
  
     Le coteau qui domine le Perrissan entre le cimetière et les champs de Las Treillasses présente une végétation thermophile de type méditerranéeen caractérisée par l'abondance de la filaire ( Phillyrea latifolia ) et du laurier tin ( Viburnum tinum ) : ce dernier étant ici vraisemblablement spontané et non cultivé comme il l'est couramment dans les jardins. 
 

                                            
  Peu fréquente dans le Fumélois, la filaire s'y rencontre uniquement sur certains coteaux calcaires exposés au Sud, en groupements très localisés : pech de l'Estelle, coteaux de Condezaygues, coteaux du Sendroux. Ses feuilles oblongues et opposées la distinguent de l'alaterne, autre arbuste méditerranéen calcicole à feuilles persistantes, qui est quant à lui très commun.
 

   
 
     Par ailleurs, en contrebas du versant calcaire orienté au Sud, qui était sans doute jusqu'au XIXème siècle couvert de vignes ( lieux dits Las Vignes, Las Treillasses , Saint-Emilion..), les prairies naturelles du vallon de Camp Beau ont le privilège d'héberger encore quelques  stations de tulipe sylvestre ( Tulipa sylvestris ssp. sylvestris ), espèce végétale protégée au niveau national : donc un biotope à préserver..


      A la fin mars, Tulipa sylvestris dans le vallon du Camp Beau

 
 
 
 
Tournon vu des vignes de.. Saint-Emilion 






1 commentaire:

  1. Fils du précédent propriétaire, j'y ai vécu occasionnellement des années 60 à la fin des années 1990.
    Dans le cimetière protestant, il n'y a qu'un tombeau mais c'est le seul construit. L'emplacement restant est resté vierge de toute construction ultérieure. La façade (porte) du tombeau est en béton car il a été pillé dans les années 50 ou 60. J'ai repeint le portail métallique en noir pendant des années.
    Les pierres de taille du château de LASVIGNES ont été aussi en grande partie pillées. Je me rappelle d'une clé de voûte de la tour du bâtiment principal portant la date 1771. Les fours à pain, près de la tour en ruine de la photo, étaient encore en état au début des années 80. J'ai remonté de grandes distances de murettes effondrées le long du chemin médiéval et aussi réhabilité des chemins adjacents envahis par des arbres. Au comté, j'avais parcouru une bonne dizaine de mètres dans un souterrain à l'ouest de la demeure. Le plafond, pas très haut, était constitué de très grosses pierres plates. Au bout du parcours, un éboulement empêchait toute progression. La légende voulait que ce passage lie les deux châteaux, ce dont je doute compte tenu de la nature rocheuse du sol, de la distance et de l'époque.
    La tour carrée, visible à droite de la photo du Comté a été rajoutée par le dernier propriétaire. Il y avait auparavant un autre bâtiment rasé dans les années 60.
    Le trésor du Comté? Hormis une pièce en cuivre du 17 ème (un double tournoi) trouvée dans une poutre du Comté, il n'y a rien. Mais Si!!! En fait, il y a un trésor inestimable, c'est le bonheur que l'on éprouvait à vivre dans une si belle nature. Je passais mes journées, notamment, entre l'étang près de BELAIR et le Boudouyssou à parcourir les 30 hectares de la propriété ...

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