dimanche 18 novembre 2012

A Condat, térébinthes et magnolias...



    En s'élevant sur les coteaux du pech Crabillé,  on visualise mieux  la dualité de Condat : le village-rue, né à la fin du 19ème siècle le long de la route Fumel-Cahors, est très distinct de l'ancien bourg situé au bord du Lot, les deux étant séparés par l'ancienne voie ferrée.

Condat vu du pech Crabillé 
    
    Le  vieux village,  regroupé entre entre la rive gauche de la Thèze  et le Lot,  conserve quelques demeures antérieures au 19ème siècle, en particulier le manoir qui fait face à l'ancien moulin devenu  salle des fêtes.


Le vieux bourg de Condat, vu de Lagardelle
     La confluence de la Thèze avec le Lot, ainsi que le cours de la rivière jusqu'à l'ancienne voie ferrée, est un site pittoresque protégé : il est inscrit à l'inventaire depuis l942 ( on peut en consulter la fiche, actualisée en 2010, ici ) . Le site a perdu certainement une partie de son authenticité depuis l'aménagement de l'ancien moulin en salle des fêtes et la déviation du bief..
    Néanmoins il reste, du parc de la Thèze vraisemblablement contemporain de la création de la voie ferrée, quelques beaux arbres plus que centenaires : six grands magnoliasMagnolia grandiflora ),  six frênes, et un cèdre de belle taille ( 4,60 de circonférence du tronc ).


Le pont sur la Thèze 

   Un autre vieux magnolia ombrage le beau portail Renaissance  de l'église Saint-Hippolyte. 
    D'autres églises du Fumélois bénéficient de la proximité de grands arbres  qui soulignent les caractères du bâti, équilibrant un clocher isolé ( Cuzorn, Libos ), ou en agrémentant le portail (  Saint-Front, chapelle de Sauveterre ).
    L'arbre acquiert souvent de ce fait la qualité d' "arbre remarquable", et on ose à peine envisager sa possible disparition...

Arbres et églises dans le Fumélois 



    L'église Saint-Hippolyte a été reconstruite au début du 16ème siècle, succédant à une église romane plus ancienne, dont elle a conservé quelques restes en remploi  ( ce terme désignant, en architecture, la " réutilisation dans une construction d'un élément architectural qui a appartenu à un édifice plus ancien ").

    On remarque ainsi, curieusement inclus dans la façade, un modillon sculpté et une métope perforée provenant sans doute de la corniche de l'ancienne église.

Saint-Hippolyte : Modillon et métope de la façade
    Par ailleurs, un bénitier a été creusé dans un ancien chapiteau roman, ce dernier présentant une étonnante similitude avec un chapiteau de l'église de Monsempron, daté du 12ème siècle mais très restauré ( voire remplacé ? ) au 19ème siècle...
  

Promenade-découverte
de Condat à Galetou

     Cette promenade pédestre non balisée d'environ 5 km ( en vert sur la carte ) propose , après avoir longé le vallon de Chinchouaille, de suivre le beau chemin rural qui monte à Galetou et de redescendre dans la vallée de la Thèze pour rejoindre le vieux hameau de Frésapa. Elle emprunte en partie le circuit de petite randonnée " Fumel - Condat " ( en orange sur la carte ), qu'on peut télécharger sur le site de l'Office de Tourisme Fumel-Vallée du Lot . 
Cliquer pour agrandir la carte
    Les coteaux calcaires environnant Condat et orientés au Sud ( garenne de la Catte, coteaux de Lagardelle et de Galetou, pech Crabillé ) ont le privilège d'abriter un arbuste méditerranéen qui est ici en extrême limite Nord-Ouest de son aire de répartition : le térébinthe ( Pistacia terebinthus ).  Il est d'ailleurs, à notre connaissance, le seul arbuste à bénéficier d'une protection  en Lot-et-Garonne  ( article 5 de l'arrêté du 8 mars 2002 ).                                             
Térébinthes en automne, sur les coteaux de Lagardelle  
       Sur le plateau, au débouché du chemin rural venant de Gilot, une statue représente la Vierge foulant au pied un serpent, ce dernier symbolisant le mal, ou le diable...
       
 
La vierge au serpent, entre Galetou et Frayssilles 


    Il est probable que dans le passé des processions  montaient de l'église Saint-Hippolyte jusqu'à la statue de la Vierge : la croix de chemin située en face de la ferme de Galetou en est sans doute un témoignage. 


Croix de chemin près de Galetou 

Au sommet du plateau qui domine la vallée de la Thèze, les sols acides issus des sables sidérolithiques ont favorisé l'implantation d'une châtaigneraie à pins maritimes ; on peut y admirer quelques vieux châtaigniers de plus de 4 mètres de tour, dont l'âge oscille sans doute entre 150 et 200 ans.



Vieux châtaignier dans les bois de Galetou