Entre le bourg de Mauroux et le Lot, l'Eglise de Cabanac ne peut qu'attirer l'attention du promeneur, tant elle est isolée sur le plateau calcaire, au milieu des vignes et des prés .
Construite au 12ème siècle, elle en conserve en particulier l'abside romane, recouverte de lauzes ; un haut clocher gothique fut ajouté à la fin du 13ème ou au début du 14ème siècle. Aux 15ème et 16ème siècles deux chapelles latérales et une tour d'escalier en vis complétèrent l'édifice.
Eglise de Cabanac , vue du sud
Le clocher est muni de larges baies à remplages décorés de quadrilobes taillés dans la pierre. Il est inscrit au titre des monuments historiques depuis 1989.
Eglise de Cabanac : détail du clocher.
L'isolement de l'église se comprend mieux quand on sait qu'elle fut probablement l'église paroissiale de l'ancienne " ville " d'Orgueil, dont les vestiges subsistent à 800 mètres plus au Nord, non loin du Lot.
Bourg dominé par un château et s'étageant sur les versants d'un promontoire avançant vers la rivière, Orgueil fut fidèle au roi d'Angleterre, pendant la guerre de Cent ans, et pour cette raison fut entièrement détruit aux alentours de l'année 1380...Les habitants trouvèrent refuge dans les villages voisins, et Orgueil ne fut jamais reconstruit.
Le promontoire d'Orgueil vu de la rive droite du Lot
A l'initiative de Daniel Klodzinski, professeur d'histoire et géographie, des fouilles archéologiques du site furent menées de 1982 à 1986, et mirent au jour des vestiges de la vie quotidienne des habitants d 'Orgueil ( ustensiles, poteries ) qui montrèrent toute l'importance qu'avait le bourg médiéval.
Le site est protégé : il a été inscrit au titre des monuments historiques en 1993.
Le site est protégé : il a été inscrit au titre des monuments historiques en 1993.
Orgueil : reste d'un mur du château
Près de trente années sont passées, Orgueil est à nouveau recouvert par la végétation, et il faut se frayer un chemin dans les ronces et les cornouillers pour accéder à ce qui reste des vieux murs de l'ancien château...
A environ deux cents mètres en aval du promontoire , les restes d'une construction émergent du Lot : c'est ce qui subsiste de l'ancien moulin du bourg d'Orgueil.
Au pied du promontoire, au fond d'un vallon boisé, la source d'Orgueil était sans doute autrefois le lieu d'approvisionnement en eau du village. C'est une " source bleue ", à l'instar de ses voisines de Touzac et de Soturac, c'est-à-dire que l'eau, issue des profondeurs du réseau karstique du causse et très peu chargée en matière organique, prend une couleur bleu-vert du fait de la profondeur du gouffre.
La " source bleue " d'Orgueil
Alors que la source de Lenclio, 1 km en aval, a été captée et alimente en eau potable une partie de l'agglomération fuméloise, celle de Bouyssac, en amont, jaillit librement du bas du coteau pour se jeter dans le Lot. Son débit peut atteindre jusqu'à 5 m3 par seconde et son cours souterrain a été exploré sur près de 240 mètres par les plongeurs spéléologues agenais.
Les techniciens du BRGM ont par ailleurs montré, à l'aide de traçages à la fluorescéïne, qu'une partie des eaux de cette source provient de la "perte" du ruisseau de la Riviérette, sur la commune de Masquières, 8 km plus au Sud.
Les nombreuses sources de ce versant de la vallée témoignent donc de la présence d'un important réseau karstique d'eaux souterraines, dans les profondeurs des plateaux calcaires des communes de Mauroux, Thézac et Masquières.
Les nombreuses sources de ce versant de la vallée témoignent donc de la présence d'un important réseau karstique d'eaux souterraines, dans les profondeurs des plateaux calcaires des communes de Mauroux, Thézac et Masquières.
Source de Bouyssac
Promenade autour
d'Orgueil
L'itinéraire proposé ci-dessous ( en vert ) permet, après s'être garé près de l'église de Cabanac, d'approcher le site d'Orgueil et de longer le Lot jusqu'à Lenclio.
Par ailleurs, pas moins d'une dizaine de circuits de randonnées pédestres un peu plus longs, très bien balisés, couvrent le secteur.
Cliquer pour agrandir la carte
On peut remarquer, dissimulée dans le bois sur le versant Est du promontoire d'Orgueil, une gariotte de construction assez grossière, probablement bâtie avec des pierres provenant des ruines de l'ancien bourg.
Gariotte à Orgueil
Peu d'arbres remarquables sur les pentes calcaires sèches où la végétation arborée se réduit le plus souvent au sous-bois clair de chênes pubescents, mais dans la vallée fertile, quelques vieux châtaigniers, sans doute survivants d'anciennes plantations, ont été préservés.
Celui situé à la Croix Blanche, dont la circonférence du tronc dépasse les 6.20 mètres, doit être âgé de plus de 250 ans.
Celui situé à la Croix Blanche, dont la circonférence du tronc dépasse les 6.20 mètres, doit être âgé de plus de 250 ans.
Châtaignier de la Croix blanche
Un peu plus jeune, le grand châtaignier de Castanié-Marroux profile sa silhouette harmonieuse au milieu des cultures de la vallée.
Juin
Octobre
Janvier
Tres interessant... La prochaine fois je passerai certainement au prieuré...
RépondreSupprimerUn vrai plaisir de parcourir ces lignes et photographies. Si peu de mots, sur la toile, en témoignent. Mille merci...!
RépondreSupprimerSympa vivement les beaux jours que l'on puisse découvrir la région et merci pour ce blog
RépondreSupprimerIl faut vraiment vouloir s'enfoncer dans les bois broussailleux pour trouver quelques vestiges d'orgueil. Modestement, je n'ai quasiment rien vu.
RépondreSupprimerTrès jolie ça permet de faire une bonne promenade dans les bois .dommage que ça soie pas nettoyer autour de la source.
RépondreSupprimerFélicitations pour votre travail!
RépondreSupprimerTrès beau travail! Merci
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