jeudi 8 mars 2012

Lustrac, d'une rive à l'autre...


       A l'extrémité de la plaine alluviale de Trentels, en bordure du Lot, l'ensemble composé du château et de l'ancien moulin de Lustrac fait face à la rive gauche, abrupte et rocheuse. Le site est protégé : il a été inscrit à l'inventaire par arrêté du 14 mai 1982.



Lustrac vu de la rive gauche du Lot



           Le château a été construit au 14ème siècle pour défendre le moulin et un passage à gué : la plus ancienne des quatre tours carrées ( la seule sans toit ) qui entourent la cour, daterait de cette époque. Profondément remanié aux 16ème et 17ème siècles, le château, acheté par un maire d'Agen ( Joseph Maynot ) en 1891 vit l'installation d'une scierie dans sa cour en 1914.. A la fin du 20ème siècle, il fut restauré par ses nouveaux propriétaires, et inscrit à l'inventaire des Monuments historiques en 1988 .

 


Château et moulin, vue d'ensemble 

        

       Aussi ancien que le château, le moulin a été reconstruit au début du 16ème siècle ; on y a moulu le grain jusqu'en 1930, date à laquelle il fut transformé en centrale hydroélectrique, désaffectée en 1968. Restauré et transformé en habitation en 1973, il fut surmonté alors d'un toit et d'un habillage de colombages ; comme le château il bénéficie d'une protection au titre des monuments historiques depuis 1988.


                          Moulin de Lustrac vu de l'aval                        


Promenade de Lustrac
à Moudoulens


Cliquer pour agrandir la carte

      Cet itinéraire pédestre, d'environ 6,5 km aller et retour, tracé en orange sur la carte, propose de passer d'une rive à l'autre du Lot en empruntant le pont ferroviaire de Boyer.         


Pont de Boyer


        Ce pont, construit en 1863,  date d'ouverture de la ligne de chemin de fer Agen-Périgueux, avait été été conçu pour accueillir deux voies ferrées ; une seule ayant été implantée,  l'espace restant a sans doute été utilisé dès le début du 20ème siècle par les piétons et cyclistes pour se rendre d'une rive à l'autre. Ce sentier a été par la suite sécurisé par la pose d'un grillage ; c'est, à notre connaissance, le seul exemple en région Aquitaine d'une piste cyclable  existant sur l'emprise d'une voie ferrée en service .
         On remarquera par ailleurs l'esthétique des garde-corps en fonte. Ils datent de la création du pont , et d'après Serge Fresquet , président du Codeliapp et auteur d'une histoire du chemin de fer en Fumélois, " les dessins en étaient tracés par les bureaux d'études de la Compagnie Paris-Orléans ; ensuite des marchés étaient passés avec les industries...".



   
Pont de Boyer : détail des garde-corps.




           Dominant la rive gauche du Lot, la petite église romane Sainte-Quitterie de  Moudoulens, dénommée autrefois " chapelle des Bateliers ", date du 12ème siècle ; munie de meurtrières elle était un point de guet pendant la guerre de Cent ans. Le site ( chapelle, cimetière et abords ) est inscrit à l'inventaire depuis 1944.


Eglise Sainte-Quitterie

            On reste stupéfait en découvrant la décoration intérieure de cet édifice à l'extérieur si austère ; en 1952, sur commande de l'abbé Rossignol, le peintre Léopold Lecomte y a couvert les murs d'étonnantes  peintures  " à la détrempe ", de grandes dimensions, souvent librement inspirées de tableaux classiques ( à voir entre autres  la " Transfiguration ", d'après une oeuvre célèbre du peintre Raphaël ).


  
Eglise Sainte-Quitterie : Quelques peintures murales.


      Du côté des arbres remarquables, outre les trois vieux cyprès du cimetière de Moudoulens, on peut admirer, sur le plateau à proximité de Pommarède, deux beaux chênes-lièges ( Quercus suber ) isolés dans un champ cultivé. Cette espèce, qui fuit les terrains calcaires, est très rarement plantée dans la vallée du Lot.


Chêne-liège près de Pommarède 

Lustrac vu de la rivière

1 commentaire:

  1. Très interessant et belles photos!
    Nous attendons impatiemment le nouvel article,
    Anna et Jéronimo

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